Sardaigne à dos d'Eléfants avril 2010

[Mimi]

Direction le Capo Testa à 5kms de là, pointe nord-ouest de la Sardaigne, connu pour ses roches granitiques taillées par le vent, où l’on peut s’amuser à deviner dans les formes surprenantes des animaux, monuments, personnages…Il y a là, une dimension majestueuse presque irréelle. Les yeux ne savent plus où regarder et chacun y voit autre chose.
A vous de jouer

Un vrai bonheur que celui de déambuler sur cette petite presque île, sous un grand ciel bleu

Nous voulons arriver à Castelsardo à 65 kms, ce soir et y passer le week-end afin d’assister à la procession de Pâques par un défilé nocturne aux flambeaux à travers les ruelles de la vieille ville. Les gens sont cagoulés un peu comme ceux du Ku klux clan

Nous repartons par la route qui longe la côte nord-ouest à travers les pinèdes, la profusion de mimosas et de cactus au bord de la route. On se régale même sur les portions de ligne droite, ça nous permet de profiter pleinement du paysage sans risquer de rater le virage ;-o)...surtout quand il y a plein de cactus au bord de la route

Nous descendons vers Costa Paradiso et c’est encore un autre monde. La route sillonne à travers la colline en descendant de façon assez raide vers la mer, c’est beau et affolant à la fois. Tout est betonné ici ! On devine bien les millions de touristes aisés qui débarquent en pleine saison et pourtant, il faut être honnête et avouer que c’est bien construit.Pas de barre HLM comme à la Grande Motte, les villas individuelles sont bien intégrées au paysage. Il n’y a que les toitures qui dépassent de la végétation.

Petit détour pour aller voir l’Isola Rossa qui porte bien son nom

Et où l’on peut constater que le linge n’est pas forcément suspendu d’un côté de la rue à l’autre en Italie ! Afin qu’il ne s’envole pas, il est maintenu par des cailloux posés dessus

Prévoyants, nous faisons les courses pour tout le week-end et nous nous mettons à la recherche d’un camping. Je constate avec effroi que même en Italie où la religion catholique a encore un certain pouvoir, les superettes affichent qu’elles seront ouvertes le dimanche de Pâques. Tout fout le camp, c’est désolant

Par contre, la saison n’a pas encore démarrée sur cette île et les quelques campings trouvés sont tous fermés jusqu’à début voire mi-mai.
Nous nous arrêtons à une aire de stationnement réservée aux mobil-homes. Le patron est sincèrement désolé, les sanitaires sont encore fermés, pas de douches, pas de wc. Il nous indique un camping, bien plus loin, qu’il pense être ouvert. Il nous précise que si on ne devait rien trouver, nous pourrions revenir et nous installer quand même. On peut bien rater une douche et je repère quelques buissons pouvant me servir de planque pour les toilettes au cas où...

[Mimi]

En fin d’après-midi, nous arrivons enfin à Castelsardo. C’est vrai qu’il est magnifique ce village accroché à un promontoire qui se jette dans la mer. Au sommet, il y a la citadelle et la cathédrale.

Mais là non plus, pas de campings à l’horizon. Gégé essaie de téléphoner à l’une ou l’autre chambre d’hôtes, sans résultats. Tant pis, on continue …
Alors que Gégé file droit devant, j’aperçois 5 kms plus loin un panneau indiquant une auberge de jeunesse. Je rattrape Gégé et on fait demi-tour pour aller voir.

L’auberge est très grande, à part une famille italienne, il n’y a personne. Nous sommes accueillis par deux frères qui ne parlent, ni italien, ni français, ni allemand mais un semblant d’anglais. Ils nous annoncent que le tarif est de 14 Euros/personne – petit-déjeuner compris.
De toute façon, on ne pouvait rêver meilleur emplacement.

Nous avons une chambre + sdb, rien que pour nous et l’on peut se faire à manger si l’on dispose d’un réchaud à gaz. Nous mangeons sur la très grande terrasse d’où l’on a une superbe vue sur la mer

Après avoir bien mangé et bu à nous deux presque une bouteille de vin sarde (toujours goûter les spécialités locales ), nous filons bien fatigués, au lit vers 21h

Le lendemain, dimanche de Pâques il pleut à verse. C’est là qu’on se félicite d’avoir choisi cette auberge !
Nous changeons nos plans et n’irons pas visiter l’arrière-pays à moto mais Castelsardo. Nous sommes à 5 kms et nous irons à pieds afin de ne pas trimballer les combinaisons de pluie.
Dès que ça se calme un peu, on y va.
Nous n’aurons à nous réfugier qu’une seule fois dans une maison abandonnée pour nous mettre à l’abri.

Il n’y a vraiment plus rien à l’intérieur si ce n’est un livre en français qui traîne parterre "Le secret" de Frédéric Lenoir". Y a très certainement un message là dedans et l'histoire me parait fort intéressante. On décide de l'emmener
Arrivés à Castelsardo, il s’agit de grimper dans la vieille ville. Les ruelles sont étroites et raides. Enfin tout en haut, la place du village avec sa cathédrale qui domine tout. Seule possibilité pour nous réfugier lorsqu’une pluie battante nous tombe dessus. Il y a évidemment beaucoup de monde à l’intérieur pour suivre la messe de Pâques. Je constate que les ados connaissent les textes et les chants, je ne sais pas si ce serait le cas chez nous en France.Je ne suis pas pratiquante mais j'aime beaucoup le respect des traditions qui sont le relais d'une génération à l'autre...
Après un bref moment de silence, le chœur de l’église entame des chants polyphoniques d’une grande beauté, ça me file la chair de poule.

A cause du mauvais temps, nous ne verrons pas les femmes sardes installées devant leur maison à faire de la vannerie, l’artisanat local et le glacier recommandé par le guide est fermé

Nous réussissons à rejoindre l’auberge de jeunesse vers 16h, en passant d’abris précaires, en ruines, sous des rochers, dans un parking sans finalement être trop mouillés. Et hop, encore 10 kms à pieds + l’ascension du village, encore une journée sportive !
En attendant l'heure du dîner, je dévore le bouquin ramené en moins de 2 heures, une belle leçon de philosophie
Gégé le lira également et nous décidons de le laisser à l'auberge afin que d'éventuels personnes de passage en profitent aussi
Le lundi de Pâques, 05 avril, il fait gris mais il ne pleut plus. Nous avons appris la veille que la fameuse procession avait eue lieu lundi dernier ! Pas grave, on trouvera bien une autre occupation…

Nous partons à l’assaut de l’arrière-pays de la Gallura. Pour des pilotes d'Eléfant, une halte au Roccia dell Elefante s'impose !Ensuite Lago del Coghinas où les familles sardes se sont données rendez-vous pour pique-niquer, visite de la ville de Tempio Pausania où les citoyens croisés nous souhaitent tous un bon dimanche et de très belles fêtes de Pâques, ascension du Monte Limbara qui domine toute la région nord, visite d'Agius, village dont les maisons sont toutes construites dans la roche granitique, traversée de la vallee de la luna, pause aux termes de Casteldoria et retour Castelsardo. 200 petits kms sous un ciel malheureusement gris

Première pause devant le Roccia dell Elefante. Des cavités y ont été aménagées, il y a 2 ou 3000 ans et l’on suppose qu’il s’agissaient de tombeaux. Dans l’une d’elle, on voit des cornes de taureaux gravées dans la pierre. Très certainement en hommage au dieu taureau vénéré à cette époque.

[Mimi]

Le paysage change radicalement dès qu'on s'éloigne du bord de mer. La météo un peu tristounette, les prés verts presque fluo, les moutons nous font douter un instant. Nous serions-nous trompés d'île ? Serions-nous en Irlande

Il y a même des arbres pétrifiés

Dans le village de Chiaramonti, Gégé se lance à l'assaut de ce qui reste d'un soi-disant château. On grimpe dans les ruelles étroites, recouvertes de cailloux sur nos éléfants. Je peste à l'intérieur de mon casque, ne touchant pas terre lorsqu'il s'agit de faire un démarrage en côte, je décide de ne pas m'arrêter en priant qu'il n'y ait jamais d'authentique Fiat 500 ou autre qui vienne croiser mes trajectoires.
Arrivée en haut, je suis bien obligée d'avouer que c'est beau mais va falloir redescendre. Je regrette de ne pas avoir filmé, trop crispée à mon guidon
Comme dans beaucoup de villages sardes, il y a de belles fresques sur les murs des maisons

Les monuments que nous voulions visiter à Tempio Pausania sont fermés de midi à 16h30, tant pis, nous allons nous régaler d'un menu typiquement sarde,à 18 Euros. Un plateau de charcuterie en 1ère entrée, un plat de gnochis en deuxième entrée (là j'en peux déjà plus), 3 tranches de gigot + légumes à volonté au buffet en plat principal et une assiette de petits gâteaux secs qui vont accompagner le café corsé !
Gégé choisit la spécialité du coin, la Zuppa gallurese, composée de tranches de pain, de semoule, de lait et de fromage. C'est très goûteux

ma deuxième entrée, pour vous donner une idée des quantités

Ensuite nous prenons la petite route qui nous fait grimper et c'est le cas de le dire au Monte Limbara. Une succession d'épingles sur 9 kms où les bouts droits n'éxcèdent pas les 150 à 200 mètres à travers une forêt de chênes lièges. On se régale autant à la montée qu'à la descente
Le ciel gris sabote mes photos, normalement de là-haut à 1359 mètres, on a une vue sur toute la Sardaigne du nord

[Mimi]

Nous filons vers le petit village d'Aggius, classé d'intérêt touristique en Italie,les maisons sont construites avec du granit. Il est réputé pour la fabrication de tapis en laine. Au début du siècle, il y avait près de 4000 métiers à tisser.

En relisant mon guide, je découvre que nous sommes à proximité de la Valle della Luna, une étrange vallée rocheuse. On y va et c'est fabuleux
On a l'impression, non pas d'être sur la lune mais on ne peut s'empêcher de se poser la question de la présence de tous ces rochers au milieu des prés. Seraient-ils tombés de la lune

Par pur hasard, nous découvrons encore des éléphants dans la roche...

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons aux sources de Casteldoria. L'eau jaillit à divers endroits à une température de 70 degrés, en jets assez forts avec une odeur souffrée. Des sardes nous apprendront que leur vapeur est réputée pour soigner les bronches et les allergies respiratoires. Ca tombe bien, j'ai une forte rhinite allergique, j'en profite pour faire une inhalation pendant 1/4 d'heure.Ca dégage vraiment les sinus et je ne sais pas si ça tient du miracle où du changement de pollen que nous allons rencontrer mais je n'ai plus jamais éternué de tout le séjour

Des gens viennent aussi pour y pratiquer des bains de boue un peu plus haut, tout ça sans débourser le moindre cent puisque la station thermale est encore en construction. Ils espèrent bien pouvoir encore en profiter après l'achèvement de celle-ci

Au même endroit passe la rivière Coghina, assez large qui se jette dans la mer. Sur les berges, il y a là aussi, beaucoup de familles qui se sont retrouvées pour y pique-niquer en ce dimanche de Pâques. Nous assistons à un magnifique spectacle. Un groupe d'hommes, d'amis, se déplace, s'arrête régulièrement et entame de superbes chants polyphoniques sardes pour le plus grand plaisir des auditeurs. Ce sont des chants religieux mais ils traversent le corps entier qui reste comme figé.
Je suis toujours émerveillée par d'aussi belles voix qui se passent de fond musical.

[Mimi]

Mardi 06 avril 2010

Le soleil semble s'être réveillé lui aussi Nous rangeons nos affaires et chargeons valises + sacoches sur les motos pour rejoindre Alghero sur la côte Nord-Ouest.
Pour ce faire, nous passerons par Sassari et nous empruntons la piste qui va de Tergu à Osilo sur 20 kms.

En fait, ce sont des routes non goudronnées, largement carrossables qui traversent de très beaux paysages.

Dès que l'on monte un peu en altitude, on voit la mer au loin
Gégé ne peut s'empêcher de traverser le village d'Osilo, de vouloir aller au point le plus haut, toujours par des ruelles escarpées, bien raides et étroites, recouvertes de cailloux. Par moments, je me demande si la moto avec ses sacoches va bien passer...
Arrivés tout en haut, le temps de reprendre mes esprits, je prends au moins une photo du beau panorama qui s'offre à nous

Nous arrivons à Sassari, deuxième ville de Sardaigne, typiquement italienne avec ses dédales de ruelles étroites qui débouchent sur la place centrale. Quelques restos proposent des plats de pâtes à 4 Euros mais nous ne voulons pas passer trop de temps à table et optons pour un panini et un cappuccino avant de continuer notre route vers Alghero.

Plus grande ville balnéaire de la côte Nord-Ouest, nous trouvons le camping à l'entrée de la ville, au bord de mer, ouvert.
Je me suis fait une petite frayeur parce-qu'en posant la moto, la béquille s'est enfoncée. Nous étions sur du sable Heureusement que Gégé a rattrappé la moto à temps
Par contre, c'est très confortable pour dormir

Après nous être installés, nous allons en ville, 2 kms à pieds. C'est une chouette ville, pas encore envahie par les touristes. Elle est réputée pour ses bijoux en corail, production locale.Il y en a partout ! Gégé a du bol, je n'aime pas les bijoux en corail et je déteste le principe de dévaliser les fonds marins. Nous préférons la dégustation de glaces

Nous découvrons au détour d'une rue, un distributeur de lait frais, direct du producteur au consommateur

Alghero est également connue pour ses grottes de Neptune sur le Capo Caccia. Ce sont les plus grandes grottes de méditérranée. C'est tout là-bas, en face sur la pointe !

[TiTi]

Superbe, ça fait envie !!!

...Alors que Gégé file droit devant, j’aperçois 5 kms plus loin un panneau indiquant une auberge de jeunesse. Je rattrape Gégé et on fait demi-tour pour aller voir...

Tu as réussi à le rattraper ???!!!

[Mimi]

Nous pensions rester deux nuits au camping, histoire d’aller visiter ces fameuses grottes. On
peut y accéder soit par bateau à 20 Euros/personne + 12 Euros l’entrée de la grotte, soit en descendant l’escalier vertigineux de 656 marches, sur 110 mètres, taillé dans la roche sur la fin du parcours.
Puisque c’est la crise et qu’il faut faire du sport, nous choisissons la deuxième solution
Après un bon petit-déjeuner, nous enfourchons nos motos, sans les blousons afin de ne pas avoir à les trimballer, et avec des baskets aux pieds pour nous faciliter la tâche.

La route qui mène au Capo Caccia est très belle, bordée de mimosas en fleurs.
Lorsque nous arrivons à l’accès des escaliers, celui-ci est fermé, interdit au public

Nous étions pourtant motivés à fond, zut alors !
Hors de question pour nous de dépenser 64 Euros pour aller voir des stalactites et mites, nous nous rattrapons en grimpant sur le Capo Caccia afin de jouir de la vue magnifique sur toute la baie.

Après avoir baladé pendant près d’une heure, nous décidons de retourner au camping, de déplanter et de continuer notre route, plus au sud vers Bosa.
Bosa est soi-disant une des plus jolies villes de Sardaigne. On va aller vérifier ça sur place !

La route qui longe la côte d’Alghero à Bosa, sur 45 kms, sans aucune habitation est jubilatoire.
Les roches escarpées d’un côté, la mer de l’autre et le revêtement parfait pour onduler d’un virage à l’autre

[Mimi]

Nous arrivons à Bosa et voyons de loin l’imposant château, dominer la ville.
Il fait beau et bon, environ 22° mais lorsque nous voyons que le bistrot dans lequel nous nous sommes posés est spécialisé dans les chocolats chauds, nous ne pouvons résister à l’envie de goûter un des 32 parfums proposés. Vous connaissez les chocolats chauds italiens ? Les vrais ? Epais et onctueux, c’est à la limite d’un flan au chocolat que l’on boirait avant de l’avoir laissé refroidir, un vrai pêché, je vous le dit ! Surtout quand on demande à rajouter une couche de chantilly

Remis de nos émotions, on va aller voir ce château de plus près en gravissant les ruelles, toujours étroites avec plein d’escaliers partout. Pas le choix, ça monte raide. Les maisons sont repeintes avec des couleurs très vives, on en prend plein les yeux

Le village est construit sur les berges du Temo, seul cours d’eau navigable en Sardaigne
A gauche, on voit les anciennes tanneries abandonnées

Les motards sardes organisent même des rassemblements, dommage nous ne serons plus là. Remarquez l’originalité du logo du club

Nous marquons un temps d’arrêt à la sortie du village, histoire de regarder une dernière fois, cette palette de couleurs. Il est là, accroché à la colline et il me semble voir un tableau de Paul Klee, instant suspendu…..

[Mimi]

De Bosa, nous nous dirigeons vers Oristano, toujours vers le sud. La route court encore une fois, superbe mais cette fois-ci dans un décor de roches calcaires parfois érodées en grottes à fleur d’eau ou franchement comme une baleine couchée à San Architto.

Jusqu’à Oristano qui se trouve dans une plaine fertile et marécageuse du côté de la mer. Toujours cette surprise de changer de décor en quelques kilomètres….
L’objectif du jour est d’arriver sur la Costa Verde, sur la côte sud-Ouest. Elle doit son nom au maquis qui recouvre la majeure partie de l’arrière-pays montagneux. Les plages sauvages sont dépourvues de tout développement urbain et l’accès n’est pas toujours aisé.

Dans aucun de mes guides (Petit fûté et Lonely Planet) il n’est fait mention d’un quelconque camping, il n’y en a pas non plus sur nos cartes routières. Cette fois-ci, on est prévoyants, on fait des courses et on achète 5 litres d’eau en prévision d’une nuit en camping sauvage.

Nous traversons le petit village d’Arbus célèbre pour ses fabrications de couteaux sardes. Pour y arriver nous avons suivi une étroite route de montagne depuis Guspini qui grimpe jusqu’à 450 mètres d’altitude sur seulement 5 kms.

Plus loin, la route plonge vers la Costa Verde, traversant des villages entiers abandonnés. Dans cette région les mines de plomb, bauxite et zinc ont été exploitées jusqu’en 1945

Les 6 derniers kms se résument à une piste sableuse serpentant dans la forêt et nous découvrons progressivement les dunes de sable de 30 mètres de haut. Ce fabuleux décor est vierge de toute infrastruture touristique, si ce n’est un petit hôtel et des panneaux interdisant le camping sauvage

Pas grave puisqu’il y a un quand même un petit camping dans la forêt, environ 1 km avant la plage.
Il y a de vieux salons de jardins en rotin qui trainent et nous permettent de ne pas manger par terre. Le grand luxe

[Mimi]

Ce camping est une petite entreprise familiale, installé là depuis 8 ans (comme quoi les guides et cartes ne sont pas toujours au top) il est très bien situé et la patronne est super gentille. En + de la réception, elle tient une petite épicerie et fait elle-même la cuisine du resto. Les menus étant très alléchants, nous décidons de garder nos réserves et de nous offrir un dîner composé de fruits de mer et de poissons grillés. Excellents tout simplement

Jeudi 08 avril 2010

Aux aurores, une envie pressante me fait sortir de la tente…à peine dehors, pas encore eu le temps de refermer la tente derrière moi et bizarrement je me sens observée. Sur le pré qui borde le camping, à moins de 30 mètres, il y a un troupeau de biches et de cerfs, ils sont 6 ou 8. Je ne bouge plus afin de ne pas les effrayer et je décide de réveiller discrètement Gégé pour que lui aussi profite de ce spectacle presque féerique !
Nous les observons, à moins que ce ne soit eux qui nous observent, quelques bonnes minutes et ensuite, ils retournent en faisant d’incroyables bonds, dans leur forêt. La journée commence très bien

Nous déplantons afin de tester quelques pistes dans ce décor majestueux.
Nous serons contraints et forcés de franchir 3 gués…

et la piste nous amène lentement mais sûrement vers le Montevecchio à plus de 700 mètres d’altitude où l’on voit également des villages et des mines abandonnés

On retrouve le goudron et nous repassons à Arbus pour visiter le musée privé de la coutellerie.
C’est l’artisan local Mr. Pusceddu qui expose sa collection personnelle. Il s’est amusé à fabriquer le plus grand et le plus lourd (300 kgs) couteau articulé du monde figurant dans le guiness book des records.

La visite du musée commence par une projection d’une cassette vidéo de 30mn où l’artisan explique et démontre la fabrication du couteau sarde. Ils sont sculptés dans de la corne de mouflon. Une fois la taille choisie obtenue, la corne est chauffée au-dessus d’un feu de bois, jusqu’à noircissement complet afin qu’elle s’assouplisse. Le coutellier la martèle pour la redresser, l’applatir et ensuite la ponce, scie la partie médiane en 2…
Viennent les divers travaux de perçage, ponçage, fabrication et sculpture de la pièce en métal, taille de la lame, gravage….à la fin, la lame vient s’encastrer parfaitement dans la fente faite dans la corne….c’est un très long et minutieux travail. Chaque couteau est unique, fabriqué d’une seule pièce et a sa particularité….pour les chasseurs, les mineurs…etc…
Cet artisan-là et son ouvrier font ce métier transmis de génération en génération, par amour et passion et savent vous le transmettre lors de leurs précieuses et nombreuses explications. Nous sommes arrivés vers midi et avons passé plus d'une heure en leur compagnie, à aucun moment, ils nous ont donné le sentiment qu'on dérangeait.
Ci-dessous, vous avez un futur couteau à l'état brut

Ce couteau a été fait par le grand-père de l’ouvrier et le résultat de la multiplication est en fait la date de fabrication du couteau, à savoir le 13.09.1986

Gégé n’a pas pu résister à l’envie d’en acheter un et il a eu raison, c’est une vraie œuvre d’art que nous avons testé de suite en prenant notre casse-croûte à midi sur la plage

[Mimi]

D’Arbus, nous rejoignons le bord de mer en passant par Portixeddu, petit village qui se niche au fond d’une baie, protégé par le Punta Mumullonis qui culmine seulement à 499 mètres mais qui en paraît le double tellement il est raide. Pause casse-croûte à Buggeru.

Nous empruntons la petite route qui serpente entre la montagne et la mer direction Fontanamare.

La pluie nous surprend sur une vingtaine de kms, nous prenons le temps malgré tout de nous arrêter pour admirer le Pan di Zucchero près de Nebida,(mines de zinc et de plomb), qui nous semble bien mystérieux dans cette brume.

A Carbonia, alors que nous faisons le plein d’essence, un orage éclate. Nous sommes à l’abri et devrons patienter une bonne demi-heure pour que ça se calme. D’autant plus que nous nous dirigeons vers la Costa Del Sud et que le ciel semble dégagé par là

Sur la côte, au sud de San Isidoro, nous trouvons un camping ouvert au bord de mer. Comme dans tous les autres campings fréquentés jusqu’à présent, il y a vraiment très peu de touristes, jamais plus de 5-6 personnes. Nous y passerons la deuxième nuit tous seuls, face à la mer

Il a plu à verse toute la nuit, heureusement que la tente était montée correctement. Et il pleut toujours le matin, c’est raté pour la journée plage qui était au programme.
Ca finit par se calmer mais les nuages squattent toujours le ciel
Marre de patienter, à 11h je propose qu’on aille visiter Cagliari qui se trouve à 70 kms.

D’après le guide, c’est la plus belle route côtière d’Europe qui nous attend. On en a fait plusieurs des routes côtières depuis notre arrivée, elles étaient toutes plus belles les unes que les autres. Je me demande bien ce qui nous attend….

[Mimi]

C’est un spectacle permanent qui nous est offert et nous sommes aux premières loges Une route au revêtement parfait qui serpente sur des falaises déchiquetées se jetant dans la mer bleu turquoise. Waouhhh

Lorsqu’on débouche sur la grande route, on voit Cagliari, la lumineuse ville blanche à plus de 20kms.
Cette ligne droite, ces raffineries à ma gauche, les pétroliers à ma droite, les marais avec les flamands roses me donnent le sentiment d’être dans la plaine de la Crau près de Fos sur Mer.

Le nombre d’églises à Cagliari est impressionnant mais les heures d’ouvertures sont tellement farfelues qu’on n’en verra pas une seule pendant notre petite visite. Nous nous promenons dans les ruelles de la haute ville médiévale en passant par le Torre dell’Elefante, où l’on décorait la grille d’entrée au début du 19ème avec les têtes décapitées des prisonniers

Sympa aussi cet autocollant de club de vespa

Pas réussi à déchiffrer la citation de Mussolini, qui n'a jamais été effacée, ni recouverte par de la peinture

[Mimi]

La suite pour plus tard, il y en a qui crient famine dans la chaumière

[TiTi]

Je reste baba devant ces CR ! Je serais incapable de faire le récit d'une seule journée

[Pitchoune]

Même si j'ai déjà eu un compte rendu verbal de vos péripéties autour d'un bon repas, j'attends avec impatience la suite avec tous les détails et agrémenté de photos. Bravo Mimi pour ce compte rendu