Sardaigne 2012

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Sardaigne 2012

Message par ben6 » mer. avr. 03, 2013 5:18 pm

La Sardaigne.


Après avoir consulté sur internet différents sites de voyages, nous choisissons la Sardaigne pour la fin août.
Cette grande île au sud de la Corse semble offrir des paysages variés (reliefs accidentés, côte magnifique), un potentiel fabuleux de routes et de pistes à travers des zones isolées.
.



Vendredi 24août :

Il est 19 heures, le Bateau Pascal Paoli quitte la rade de Marseille, le vieux port se dévoile à nos yeux, notre dame de la Garde s’illumine et la méditerranée déroule son tapis bleue.
La sensation avant chaque départ est toujours extraordinaire, un mélange d’anxiété, de joies et d’impatience à découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux visages et de piloter nos machines sur un parcours totalement inconnu.
Nous n’avons réservé aucun hébergement, nous nous arrêterons en fonction de nos humeurs et des informations prises sur place.
Nous laissons une place à l’imprévu.

Samedi 25 août

Porto Torres /Alghero, 150km

Le débarquement s’effectue sous une chaleur accablante et humide, les journées vont être longues, il fait 38°, il est 13 heures.
Nous nous dirigeons vers le nord ouest de l’île par la nationale et quelques chemins sablonneux, pour trouver à Stintino, petit village de pêcheurs, un petit resto, à l’ombre, au bord de la mer, avec une bière locale fraîche (Ignuza), cela commence en douceur.
L’aventure peut commencer.


Les premières pistes s’ouvrent à nous, elles nous amènent en bord de mer a travers un paysage et une flore méditerranéenne aride, avec la mer bleu azur en arrière-plan.
L’itinéraire est parfois entrecoupé de barrières pour le bétail.
Nous alternons avec des portions roulantes, techniques, des passages sablonneux et pierreux, c’est un régal.
La gestion de la cartographie se déroule bien, les pistes enregistrées sur le GPS sont relativement précises.
Nous trouvons un camping en bord de mer à 1 kilomètre d’Alghero, les tentes sont montées dans une atmosphère saturée d’humidité.
Nous croisons un couple de jeune français partis à l’aventure (à pied) et un couple de motards Japonais, ils sont partis depuis 3ans, le voyage d’une vie !
Après une visite du centre historique, nous nous installons confortablement à la terrasse d’un café-restaurant très animé.
L’accueil des habitants est chaleureux et spontané.



Dimanche 26 août

Alghero/Calla Gonone, 250 Km

Après une nuit chaude et désagréable, une pluie fine nous réveille.
Le déjeuner est pris au bar du camping.
Le campement est vite rangé, les motos sont chargées, le ciel se dégage, l’atmosphère s’est refroidie, la journée va être splendide.
La prochaine destination est le centre de la Sardaigne, à Nuoro, nous enchaînons des chemins à travers des collines, des plaines désertiques ou le manque d’eau se fait cruellement sentir.
Premier jardinage, notre progression est arrêtée par une barrière cadenassée, demi-tour nous récupérerons le parcours plus loin.
Premier incident, je perds mon sac étanche fixé sur le porte bagage, il explose au sol, une réparation sommaire et nous repartons.
A Nuoro, une commémoration religieuse se prépare, de nombreuses processions sardes sont attendues.
Le revêtement de la route nationale est parfait jusqu’à Calla Gonone, petit village sur la côte Est, une jolie plage encadrée par une côte déchiquetée et abrupte.
Nous trouvons un camping avec une caravane, nous avons besoin d’une nuit confortable.
Un petit check up de nos motos est effectué, quelques réparations sont déjà à faire, rien de grave.

Le soir nous rencontrons deux aveyronnaises qui voyagent en stop et en sac à dos depuis plus d’une semaine, les déplacements en transport en commun semblent compliqués sur l’île.
La soirée se déroule, sous les pins parasols agités par le vent, à discuter de voyages.


Lundi 27 août

Calla Gonone/Barisardo, 200Km

Les pleins des motos effectués, nous prenons une nationale en direction du sud puis une piste en direction du magnifique lac de Flumendosa.
Le cheminement reste praticable avec quelques passages à négocier et un passage à gué sans grand danger.
Nous prenons un peu d’altitude, Les chênes lièges et les chênes kermès laissent la placent aux résineux, il est surprenant de découvrir cette végétation subalpine.
Nos petites réparations de la veille semblent tenir.
Nous arrivons en milieu d’après midi dans un village côtier, Barisardo, nous trouvons un camping confortable, l’accueil est plutôt mitigé, c’est un village club familial et nous sommes un peu en décalage avec la clientèle des lieux mais l’accès direct à une magnifique plage de sable fin nous décide, nous restons.
Baignade et bronzage sont au programme pour cette fin d’après midi.

Mardi 28 août

Barisardo /Santa Maria de Navarese, 200Km

Nous continuons notre descente vers le sud par la route puis nous bifurquons vers l’ouest à travers de superbes pistes montagneuses qui nous amènent sur un grand plateau, des conditions parfaites, le décor est magnifique.
Nous croisons un convoi militaire, serions nous dans une zone interdite ?
Nous ralentissons, aucune inquiétude, la piste nous amène jusqu'à Perdadefogu, le temps d’un sandwich, d’un expresso noir bien serré et nous repartons.
Le parcours en enduro s’arrête, de nombreuses propriétés nous empêchent de rejoindre le tronçon de l’après midi, nous remontons vers le nord par la départementale pour s’arrêter a Santa Maria de Navarrese.
A proximité du village, nous trouvons un camping sous les pins et les pieds dans l’eau.
La journée a été épuisante, ce soir ce sera tente et nourriture déshydratée.
Nous profitons malgré tout d’un remarquable couché de soleil allongé sur le sable.


Mercredi 29 août

Santa Maria de Navarese/San Theodoro, 200Km

Le réveil se déroule en douceur, nous prenons notre petit déjeuner dans un bar au bord de la plage.
Une certaine dolce vita nous envahit.
Cette fois, le cérémonial du départ s’organise tranquillement :
Rangement des tentes, des duvets, etc.
Équipement : protections, bottes enduro, casque, lunettes, gants, etc.
Bref nous démarrons les machines, nous sommes déjà en nage, nous sommes pressés de rouler.
Nous prenons la nationale vers le nord de la Sardaigne.
La matinée se déroule sans encombre, les infrastructures routières sont en bon état, excepté la signalisation.
L’après midi enduro commence à Budduso, le début de la piste est un boulevard sur un grand plateau boisé de pins, cela glisse énormément, un mélange de graviers et de sables, redoutable.
La deuxième partie est beaucoup plus cassante, nous passons par des chemins assez larges pour les motos, nous nous inquiétons de progresser sur un chemin sans issue.
L’un de nous chute, rien de grave, une poignée de frein cassée.
Cette après midi est fantastique, nous nous trouvons dans des zones isolées, encore sauvages et nous sommes en Europe.
Notre fin de journée se finit à San Theodoro sur les conseils d’un habitant de Perdadefogu.
C’est une zone balnéaire, très vivante, festive et toujours dotée d’une côte splendide.
Nous établissons notre camp pour deux nuits, les organismes sont fatigués de cette journée.
La soirée est mémorable. Nous profitons d’un groupe italien dans un bar de San Theodoro, et nous faisons la connaissance de son chanteur argentin, de sa bassiste romaine, de son batteur milanais, le tout sur des airs de Bob Marley.
Nous discutons de nos vies respectives et de leurs difficultés à travailler en Italie, la réalité nous a rattrapés.



Vendredi 31 août

San Theodoro/Palau, 200Km

Après une journée de repos, nous reprenons la route vers Palau en enchaînant pistes et routes à travers une région montagneuse de la côte Esmeralda.
Le temps est au changement, la luminosité est extraordinaire, le vent est fort, la mer est déchainée.
Nous passons par Porto Cervo, célèbre village balnéaire pour milliardaires, nous ne nous attardons pas et nous arrivons dans un camping à Palau en bord de mer avec des aménagements en terrasse, face à l’ile Maddalena.
Nous rencontrons un jeune couple d’allemands, étudiants en économie, la discussion se poursuit tard dans la nuit, autour d’une bouteille de vin.

Samedi 1er septembre

Palau/Castelsardo, 225Km

Destination Castelsardo sur la côte nord, nous empruntons des pistes roulantes, dégagées et très glissantes malgré nos pneus TT, la progression se complique à travers des chemins à flanc de colline.
Nous traversons une rivière asséchée remplie de blocs rocheux afin de récupérer une piste et nous trouvons la dernière barrière de notre parcours … cadenassée !
Nous réussissons à trouver un passage a travers les champs tout en respectant les cultures.
Castelsardo est un village accroché à un promontoire, la luminosité, la mer agitée, les falaises, nous avons l’impression d’être sur la côte atlantique.
Nous trouvons un camping sur un cordon dunaire, sous les pins parasols, nous apprécions notre dernière soirée au restaurant, autour d’une bonne bouteille de vin.
La fin du raid approche et même la météo, qui jusqu’ici avait été idéalement clémente semble tournée à l’orage, un sentiment de nostalgie nous envahit déjà.

Dimanche 2 septembre

Castelsardo/Porto Torres Km

Destination Porto Torres, nous arrivons en ville sous une pluie torrentielle, après plus de 1500 km de routes et de pistes, je glisse sur un passage piétons en face d’un bar rempli de monde, pas de bobos, pas de casse, juste une grosse frayeur et la honte de m’être « gaufré », ce sera finalement le seul rappel à l’ordre de ce séjour.
Nous embarquons à 21heures direction Marseille et nous arrivons le lundi à 8h30, nous retrouvons les embouteillages, le décalage est terrible, cette matinée s’achève autour d’un café, des images et des sensations plein l’esprit.


Les sardes que nous avons rencontrés ont été accueillants, loquaces, le personnel travaillant dans la restauration et le tourisme ont toujours fait preuve de professionnalisme et de gentillesse.
La barrière de la langue peut parfois compliquer les contacts mais avec l’anglais, un italien ou un français approximatif, la communication a pu s’établir facilement et dans la bonne humeur.

Nous n’avons croisés que très peu de motards sur les routes, aucuns convois de 4X4, de Quads ou de motos sur les pistes.
Au cours de notre périple nous avons toujours refermé scrupuleusement les portails rencontrés (animaux d’élevage en liberté) et respecté les panneaux de propriété privée.

Logement :

Nous avons opté pour le camping :

Simplicité d’organisation, nous n’effectuons aucunes réservations et nous nous arrêtons à notre guise.
Les campings sont propres, ombragés et ceux du littoral offrent un accès à la plage et de nombreux services (mini supermarché, bar, restaurant).
Il existe une carte de l’ensemble des campings et villages de vacances de la Sardaigne.

Informations sur les sites :

info@faitasardegna.it
http://www.faitasardegna.it
http://www.faitasardegna.org

Transport, déplacement :

Nous avons effectué la traversée en ferry, Marseille Porto Torres, avec la compagnie maritime :

http://www.lameridionale.fr/.

Aucuns soucis pendant les traversées, les motos sont bien fixées et les cabines confortables.
Le revêtement des routes est de bonne qualité.
La signalisation routière est aléatoire et les distances kilométriques inexistantes.
Attention, les stations services n’acceptent pas toutes la CB.

Budget :

Ferry : 300 EUROS A/R, pilote, moto et cabine partagée.

Essence : 1euros80 en moyenne.

Logement :

De 10 euros à 20 euros /personne/jour en fonction des campings et de l’option du couchage :
Tente ou mobilhome.

Restauration :

Les bars ou les restaurants sont très bon marchés, 10 euros /personne midi ou soir et la cuisine est excellente (poissons, fromages, et pâtes).

Cartographie :

Carte/guide touristique :

Une carte au 1/150 000 éme est suffisante pour tracer approximativement l’itinéraire. (Sardinia-Cagliari, éch : 1/150 000, http://www.freytagberndt.com)
Le lonely planet de la Sardaigne, je ne le conseille pas, la description et les renseignements sont insuffisants.

Le GPS est recommandé.

GPS :

Garmin 60 CSX avec cartographie intégrée et support gps avec alimentation électrique.

Documentation :





Equipement /préparation :

Motos :

Deux KTM 640 LC4 Adventure, protection optique, support valises.
Pneus :
Metzeler enduro 3 sahara ou continental TKC80.
Support GPS.
Une Yamaha 600TTR Belgarda, avec un réservoir raid de 20 litres, indispensable, des pneus michelin T63.

Les commandes au guidon légèrement desserrée en cas de chute.
Les routes et les pistes sont très abrasives, il est conseillé de partir avec des pneumatiques en bon état (moins de 50% d’usure) et des chambres à air renforcées, nous n’avons eu aucunes crevaisons, la pression des pneumatiques aux environs de 1bar.

Les motos ont été révisées avant le départ.

Les Pilotes :

Une petite préparation physique : VTT enduro, vélo de course et natation.

Equipement de protection enduro classique.

Sac à dos :

-Camel back
- un short
-les tongs
-une serviette de bain absorbante
-le maillot.
-Trousse de secours
-couverture de survie
-documents et carte bleue
-barres de céréales
-lampe Frontale
- piles



Outillages et consommables :

- clé à bougie
- pince coupante
- démonte pneu
- outils multifonction pour VTT
- outil type leatherman
- une paire de chambre à air
- une bougie,
- Huile
- rislans,
- pâte bicomposant pour la soudure à froid
- gonfleur très compact alimenté par l’allume cigare.
- Durite 1m environ
- Sangles
- Poignée d’embrayage

Nos affaires sont stockées dans des sacoches cavalières, leur souplesse, la facilité à les réparer, leur capacité à absorber les chutes à l’arrêt et un coût bon marché ont été les critères de choix.
Un sac étanche est fixé sur le porte bagage.

Couchage :

-Tente une place
- matelas autogonflant de randonnée.
-oreiller compressible (un minimum de confort quand on approche la quarantaine).
-Duvet de randonnée en montagne, compressible et léger.
- réchaud à essence (pas de cartouche à gaz pour des raisons évidentes de sécurité et de facilité à se procurer du carburant, un raccord rapide sur les durites d’essence de la moto).
-Outre souple de 10 litres pour le stockage de l’eau, très pratique.
-Hamac

Voila notre petite aventure
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Re: Sardaigne 2012

Message par pat83 » mer. avr. 03, 2013 7:02 pm

Merci pour la description de votre itinéraire, c'est encore une destination qui nous fait de l'oeil.

Sympa aussi la description des motos, matériel et astuces. :wink:

Vous avez des photos ?


A+ pat83
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Re: Sardaigne 2012

Message par ben6 » mer. avr. 03, 2013 7:44 pm

Voila quelques photos
Photos sardaigne
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Fichiers joints
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Re: Sardaigne 2012

Message par ben6 » mer. avr. 03, 2013 7:47 pm

Si vous avez besoin de plus de renseignements concernant le parcours n'hésitez pas
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Re: Sardaigne 2012

Message par pat83 » mer. avr. 03, 2013 7:51 pm

Merci, on garde çà dans un coin, belles machines pour voyager !!

D'autres projets ?


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Re: Sardaigne 2012

Message par ben6 » mer. avr. 03, 2013 8:11 pm

Pour cette année, départ fin avril pour une petite ballade dans l'arriére pays (84,26,05,04,06 et 83) pour 3 jours et en octobre pour une semaine en corse.
On essaye de profiter de notre région avec nos machines, il y a de quoi faire, merci à google earth.
Pas de soucis pour vous donner des renseignements.
A plus
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Re: Sardaigne 2012

Message par Mimi » jeu. avr. 04, 2013 7:30 am

Merci pour ce chouette CR qui m'a ramenée 3 ans en arrière...

La Sardaigne a ce petit quelque-chose de magique qui te donne envie d'y retourner :wink:

Stef, on attend toujours ton CR d'ailleurs :mrgreen:
La seule chose qu'on est sûr de ne pas réussir est celle qu'on ne tente pas - P.E Victor
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Re: Sardaigne 2012

Message par TiTi » jeu. avr. 04, 2013 7:38 am

Mimi a écrit :...
La Sardaigne a ce petit quelque-chose de magique qui te donne envie d'y retourner :wink:
...
En 2018 ?? :mrgreen:
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort coronée
Quand la bise fut venue...
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Re: Sardaigne 2012

Message par jeanmi » jeu. avr. 04, 2013 11:31 am

vraiment sympa ta balade!

ça donne envie de voir encore plus de tofs :mrgreen:
semper carpe diem
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Re: Sardaigne 2012

Message par ben6 » ven. janv. 31, 2014 10:18 am

Vous pouvez retrouver le récit de notre périple en Sardaigne dans le magazine ROADTRIP février mars 2014 en vente en librairie, dans la rubrique Voyage Lecteurs.
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